Après plusieurs années de report du Brexit, c’est officiel : depuis le 1ᵉʳ février 2020, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union Européenne. Si le territoire britannique était l’une des destinations favorites des étudiants bénéficiant du programme Erasmus+, l’avenir de ce dispositif d’échange universitaire pourrait être remis en question. Mais avec quelles conséquences et dans quel délai ? Décryptage.

 

L’après Brexit : le sort incertain du programme Erasmus+

Les étudiants européens qui envisageaient de poursuivre leurs études Outre-Manche grâce au programme Erasmus+ sont inquiets suite à l’officialisation du Brexit depuis le 31 janvier 2020. Tous se posent la même question : le Royaume-Uni va-t-il sortir de ce dispositif d’échange universitaire ? Et à quelle date ?

Le vote effectué par le Parlement britannique (UK House of Commons) amplifie leur inquiétude. En effet, le 8 janvier 2020, les députés britanniques ont rejeté la “New Clause 10”. Proposé par l’opposition, cet amendement aurait obligé le gouvernement du premier ministre Boris Johnson à négocier avec l’Union Européenne pour continuer à participer au programme Erasmus+.

Cette décision est un signal fort et peu encourageant comme l’a indiqué Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste : “Mauvais signe pour les négociations UE-UK à venir !”. Alors que Theresa May soutenait le maintien de ce dispositif lorsqu’elle était Premier ministre, la participation du Royaume-Uni au programme Erasmus+ n’est plus une priorité.

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Comment expliquer le positionnement du gouvernement britannique ?

  • Ce programme d’échange universitaire revendique un fort sentiment d’appartenance européen. Or, depuis le Brexit, les Britanniques ont clairement exprimé leur volonté de ne plus dépendre de l’Union Européenne.
  • Participer à Erasmus+ implique de continuer à apporter une contribution financière. Il est peu probable que contribuer au financement de ce programme européen soit dans les projets du Royaume-Uni.

Mais ce rejet peut aussi être interprété moins négativement : il s’agissait surtout d’une manœuvre politique réalisée par l’exécutif britannique pour afficher clairement son refus qu’on lui dicte sa conduite dans les négociations à venir. Ce n’est pas obligatoirement la fin du programme Erasmus+ comme l’a expliqué sur Twitter Chris Skidmore, le ministre britannique de l’Enseignement supérieur : “Nous restons ouverts à une participation à Erasmus”.

 

 

Quelles conséquences sur Erasmus+ en 2020 ?

Dans les faits, pendant la période de transition, rien ne change pour les étudiants français. Le Royaume-Uni a annoncé que pour la rentrée 2020, les Européens pourront toujours être accueillis sur le territoire britannique selon les mêmes conditions dans le cadre d’Erasmus+. Dès janvier 2019, la Commission européenne avait adopté des mesures protectrices pour que les étudiants du programme puissent achever leur séjour universitaire sans interruption même après l’officialisation du Brexit un an plus tard.

Bon à savoir : la période de transition doit durer jusqu’à la fin de l’année 2020, mais elle pourrait être prolongée d’un ou deux ans.

Dans le journal The Connexion, le sous-secrétaire d’État à la sortie de l’Union Européenne, James Duddridge, a fait savoir que, malgré le Brexit, le Royaume-Uni ne fermait pas définitivement la porte à ce programme. Les échanges internationaux et le développement de la coopération en matière d’éducation font partie des sujets à aborder avec Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union Européenne.

En effet, ce sont les négociations entamées pendant la période de transition qui vont fixer le sort du programme Erasmus+ pour les années à venir.

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L’avenir du programme Erasmus+ : les conséquences du Brexit

Qu’il habite Paris, Berlin, Strasbourg ou Londres, chaque étudiant redoute les répercussions du Brexit sur l’avenir du programme Erasmus+. Et pour cause, elles pourraient être conséquentes et mettre en péril la mobilité étudiante à l’échelle internationale.

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Les avantages du programme Erasmus+

Actuellement, un étudiant qui souhaite intégrer une prestigieuse université britannique (Cambridge, Oxford…) peut bénéficier d’avantages s’il participe au programme Erasmus+ :

  • Les échanges entre les universités sont facilités.
  • Les frais d’inscription sont réduits.
  • Une bourse annuelle peut être allouée.

Ce dispositif favorise l’égalité des chances et permet à tout type de profils, même les moins aisés, d’étudier dans les meilleurs établissements européens.

Il suffit pour cela de constituer un dossier de candidature avec la traduction assermentée des documents administratifs , des relevés de note, des lettres de recommandation et de motivation…). C’est le sésame pour être sélectionné par l’école visée et bénéficier alors d’un enseignement haut de gamme à moindres frais.

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Mais tous ces avantages pourraient être remis en cause si le Royaume-Uni ne trouve pas d’accord avec l’Union Européenne sur la question du programme Erasmus+.

Le saviez-vous ? Le programme Erasmus a été créé en 1987 pour permettre aux étudiants de l’enseignement supérieur de partir étudier dans des universités européennes. D’autres programmes de mobilité (comme Leonardo) existaient en parallèle. Depuis 2014, la Commission Européenne a réuni tous ces programmes dédiés à l’éducation, à la formation, à la jeunesse et aux sports sous le nom Erasmus+ pour la période 2014-2020. Ce dispositif a élargi son offre à un plus grand public : il est destiné aux étudiants, mais aussi aux jeunes diplômés, aux apprentis, aux collégiens, aux lycéens, aux formateurs, au personnel universitaire…

 

Brexit sans accord : le pire des scénarios pour Erasmus+

Si aucune négociation n’aboutit concernant Erasmus+ entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, étudier sur le sol britannique sera plus compliqué et préjudiciable non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les universités :

  • Les frais de scolarité seront plus élevés pour les étudiants des États membres de l’Union Européenne. Jusqu’à présent, dans le cadre d’Erasmus+, un Français qui étudiait par exemple à Oxford déboursait 10 500 euros, un montant identique aux Britanniques. Sans accord spécifique après la période de transition, les frais d’inscription seraient alignés sur ceux des étudiants internationaux, soit entre 28 000 et 45 000 euros. La crainte est de favoriser une sélection par l’argent, et non plus de se baser sur les résultats et la motivation des étudiants.
  • Les universités britanniques redoutent de perdre leur prestige international. Le nombre d’étudiants provenant de l’Union Européenne risque de diminuer dès la rentrée 2021.
  • Un visa sera nécessaire pour séjourner au Royaume-Uni, même pour les étudiants.
  • La reconnaissance internationale des diplômes ECTS (European Credit Transfer System) ne sera plus automatique.

Si le Royaume-Uni décidait de quitter le dispositif Erasmus+, il pourrait toujours signer des accords bilatéraux pour continuer à favoriser les échanges avec des universités européennes comme c’est le cas pour plusieurs pays hors Union Européenne (Norvège, Turquie…). Mais les conditions ne seraient bien évidemment pas aussi favorables que celles actuellement en place pour les étudiants issus de France ou du reste de l’Europe.

La sortie du Royaume uni du programme Erasmus+ n’est pas encore actée. Les étudiants placent tous leurs espoirs dans les négociations qui sont en cours entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni suite au Brexit pour trouver un terrain d’entente et maintenir ce dispositif d’échange. En attendant, les candidats à ce programme doivent mettre toutes les chances de leur côté pour proposer un bon dossier d’inscription en faisant appel à une agence spécialisée en traduction assermentée pour faire traduire tous leurs documents.